Un documentaire écrit et réalisé par Mélissa Constantinovitch et Thomas Yzèbe Une coproduction Stories&Co et Cosmopolitis Productions Avec la participation de France Télévisions Quand les poissons se raréfient et que le lagon s'essouffle, une ancienne sagesse polynésienne resurgit: le rāhui, ou l'art d'interdire temporairement un espace à toute activité humaine pour laisser la nature se régénérer. En Polynésie française, l'urgence écologique, qui repose sur la santé du lagon, pèse sur les populations locales. Quand le rāhui semble être la solution salvatrice, les sympathisants et opposants à ce système s'affrontent. Chaque rāhui se construit alors au fil des discussions, avec autant de compromis, pour constituer un modèle inspirant face à la crise écologique. Depuis une vingtaine d'années, la réappropriation des traditions et la prise de conscience environnementale ont conduit au rétablissement du rāhui en Polynésie française, qui consiste à interdire temporairement l'exploitation d'une zone pour préserver ses ressources naturelles. Abandonnée au XVIIIe siècle avec l'arrivée des colons, cette pratique culturelle ancestrale occupe désormais une place centrale dans la sauvegarde du patrimoine naturel polynésien. À Bora Bora, le rāhui pourrait être une réponse pour limiter l'impact humain sur l'environnement. Encore faut-il que tous les usagers - pêcheurs, hôteliers, habitants - acceptent de se priver d'une partie du lagon. Heipoa, présidente de l'association des pêcheurs de Bora Bora, milite pour l'instauration d'un rāhui afin de préserver et prolonger la vie du lagon. Cette initiative rencontre toutefois des résistances, notamment parmi les pêcheurs locaux, pour qui la survie quotidienne dépend directement de l'accès continu aux ressources marines. À Tautira, le rāhui a déjà prouvé son efficacité, mais la question de sa réouverture à la pêche suppose de nouveaux équilibres à trouver. En effet, comment partager sans épuiser une fois encore ?
